Les aventures palpitantes de Double A et Double J

Situation initiale, appartement lugubre, lumière plus que tamisée, odeurs d’alcool et de fumée imprégnée dans la moquette.

VOIX #1 – Je te le dis mon gars, je l’ai vu ! Je l’ai enfin retrouvé !

VOIX #2 – De quoi tu parles putain ?

VOIX #1 – Tu sais très bien de quoi je parle. J’ai enfin retrouvé où IL est !

On commence avoir beaucoup de suspense non ? T’as envie de savoir ce que dont nos deux hommes mystère parlent ? Alors ne quitte pas !

VOIX #1 – Il faut qu’on descende en ville pour aller le récupérer et le ramener ici. S’il tombe entre de mauvaises main, même pas t’imagines les dégâts que ça va pouvoir faire.

VOIX #2 – Alors c’est vrai. On va pouvoir s’en resservir.


Les pros du rangement.

Un bruit de rideaux qui s’ouvre, la lumière qui illumine le salon miteux… Et qui nous permet de découvrir, allongés sur des futons, JIMMY JACOBS et AUSTIN ARIES. La poudre blanche qui recouvre la table basse indique que les deux ont surement passé la nuit à préparer des gateaux. Pendant qu’Aries s’efforce de ranger le bordel, Jacobs enfile rapidement un pantalon, et se prépare à ouvrir la porte.

JIMMY JACOBS – C’est le moment de rencontrer notre destinée.

Allez, on va avancer un peu dans l’histoire parce que si on reste comme ça, ça va prendre deux plombes. On va donc retrouver nos acolytes devant « Chez Jacquie, le roi de la mousse », prêts à franchir le seuil de la porte.

JIMMY JACOBS – Eh Jacquie ! Michel ! Vous êtes où ? Je suis revenu chercher le DW6969. J’ai ramené mon collègue Austin pour qu’on puisse l’embarquer directement dans le van.

AUSTIN ARIES – « Mon collègue Austin » ? Ca fait vraiment clodo quand tu dis ça hein.

JIMMY JACOBS – Ferme-la.

La porte de derrière qui s’ouvre, et laisse pénétrer dans la pièce un homme chauve, d’une quarantaine d’années.


Petit selfie avant un bukkake.

JACQUIE – C’est pas trop tôt. Encore deux jours, et je pouvais plus te le réserver Jimmy. Mais bon, t’es revenu, c’est tant mieux. Tu paies comment ?

JIMMY JACOBS – En liquide.

Toujours avoir du liquide sur soi les enfants, surtout si vous allez chez Jacquie, le roi de la mousse.

JACQUIE – MICHEL, VIENS D’AIDER A LE RENTRER DANS LEUR PORTE DE DERRIERE.

Et allez, c’est sur ces allusions graveleuses que l’on va une nouvelle fois faire un saut dans le temps, et passer toute la scène où Austin et Jimmy sont coincés dans les embouteillages à chanter Bohemian Rhapsody.

De retour dans leur appartement délabrée, nous n’allons pas questionner comment ils ont réussi à faire monter les quatre étages à leur imposant objet, on est pas là pour ça.

AUSTIN ARIES – Ca y est, on l’a enfin retrouvé. Ca va être le moment de le brancher, et de découvrir si ses pouvoirs sont toujours aussi forts ! Aide moi à retirer la bâche !

Les deux comparses retirent délicatement la bâche de protection en plastique… Et découvrent un putain de jacuzzi en dessous !

JIMMY JACOBS – Le jacuzzi. Il est enfin redevenu nôtre.

AUSTIN ARIES – Techniquement c’est un bain à remous, Jacuzzi c’est une marque.

JIMMY JACOBS – Ferme-la.

D’un geste délicat et presque féminin, Jimmy Jacobs sort de sa poche une fiole contenant un liquide bleuâtre et le verse dans le jacuzzi. Ouais, je reste sur jacuzzi moi. Je suis le narrateur, je fais ce que je veux.

AUSTIN ARIES – Eeeeet, je le branche ! T’as programmé l’année ?

JIMMY JACOBS – Ouais. Le 27 octobre 1979. Destination Cleveland, Ohio. C’est parti ma gueule !

Pendant le l’eau du jacuzzi se mélange au produit déversé par JJ, les deux hommes se glissent dedans. Quelques éclairs commencent à se pointer, et l’eau commence à déborder et à tremper la moquette dégueulasse. Au moins ça la lavera tu m’diras.

AUSTIN ARIES – PUTAIN J’AVAIS OUBLIE CE QUE CA FAISAIT.

JIMMY JACOBS – LA MEILLEURE PARTIE VA ARRIVER, ACCROCHE TOI.

Explosions d’eau, éclairs et court-circuit dans le salon. Et soudain, plus rien. Plus personne. Où sont-ils passés ? Reste connecté pour le savoir.

Cleveland, Ohio. 27 Octobre 1979.

JIMMY JACOBS – On est en vie. Et je… Et je crois que ça a marché !


Double A et Double J. Ils ont changés quand même. La preuve, ils sont deux de plus.

AUSTIN ARIES – J’aurais jamais cru qu’on se servirait encore de ce Hot Tub Time Machine. Mais nous voilà de retour en 1979, et tout ça pour quoi ?

JIMMY JACOBS – Tu sais très bien que c’est la seule solution que l’on avait. Ce n’est peut-être pas la plus élégante, mais il faut que l’on empêche cette naissance. Le sort de l’univers en dépend !

AUSTIN ARIES – Allons-y, plus vite on le trouve, moins de conneries on pourra faire.

Et c’est parti pour le road trip de leur vie. Du moins, leur vie telle qu’elle a été en 1979. Enfin, telle qu’elle aurait pu être. Du moins s’ils avaient eu cet âge-là à ce moment-là. Enfin, j’me comprends tu vois. C’est un peu perturbant ces histoires de voyage dans le temps.

JIMMY JACOBS – Tu crois qu’on pourra s’arrêter dans un Starbucks, j’ai envie d’un moca-latte-au-chocolat-avec-des-fraises-et-du-caramel-machiatto.

AUSTIN ARIES – Sans vouloir te vexer, je crois que tes testicouilles sont restés accrochées dans le tub.

JIMMY JACOBS – Ferme-la.

AUSTIN ARIES – Je crois que je sais où l’on doit aller. Je me souviens d’avoir lu sa bio, et y avait son adresse de naissance marquée.

JIMMY JACOBS – Tu sais lire toi ?

AUSTIN ARIES – Ok, c’était un livre audio. Ca va.

Et c’est comme ça que les deux hommes, encore trempés de leur voyage temporel, et en moule-bite fluo sorte dans les rues de Cleveland. La ville est aussi déserte que le jour où LeBron James a décidé de partir, mais ça, ils le découvriront que dans plusieurs dizaines d’années. Après, ils découvriront aussi qu’il est revenu. Et après ils seront encore une fois choqués de le voir quitter la ville. Mais ça, il n’y a que les Hot Tubberz qui le savent. Enfin, pour l’instant.

AUSTIN ARIES – Je crois que c’est là. Ouais, c’est bien ce numéro et cette rue. Vas-y sonne !

DING DONG MOTHERFUCKER.

VOIX #1 (mais pas la même qu’au début hein) – Ouais, c’est pour quoi ?

JIMMY JACOBS – Bonjour monsieur, désolé de vous déranger, mais mon ami ici présent et moi-même, ici présent aussi, nous aimerions échanger quelques mots avec vous. Nous avons cru comprendre que vous cherchiez à engrosser votre douce compagne, et nous souhaiterions discuter des tenants et des aboutissants d’une telle décision. Vous n’êtes pas sans savoir que…

BOUM, la droite dans ta gueule. Je crois qu’il ne l’a pas vu venir celle-là.

AUSTIN ARIES – Bien sûr, je comprends votre réaction. Les mots employés par mon cher camarade ne semblaient pas bien choisi. Cependant, vous pourrez l’excuser, nous venons de faire un voyage de plus de trente ans dans le passé, et nos phrases peuvent donc sembler un peu difficiles à appréhender. Surtout que vous êtes de Cleveland. D'ailleurs, c'est encore plus moche dans 30 ans, vous devriez sérieusement songer à déménager. Mais n'oubliez pas notre message, ne procréez surtout pas !

RE-BOUM, la droite... esquivée par Aries.

AUSTIN ARIES - Olé !

Olé aussi la gauche que prend Aries dans le foie. Deuxième lame, ma gueule. Le daron de Dolph a quand même du game.

DOLPH’S MOM - Raaaah, regarde ce que tu as fait ! Le gars avec les cheveux bizarres est en sang et l'autre avec sa moustache ridicule est entrain de vomir ses tripes. Viens, fais les rentrer dans la maison.

On passe la partie où Jacobs crache son sang dans les chiottes et où Aries vomit sur le daron de Dolph et on arrive au moment où les mecs sont assis dans la cuisine entrain de se boire un bon cacolac.

DOLPH’S MOM - Alors comme ça vous ne voulez pas que je procrée ?

JIMMY JACOBS - Oui Madame ! Austin, sors la photo.

AUSTIN ARIES - La photo ? Quelle photo ?

JIMMY JACOBS - ... vraiment ? On était d'accord Austin, tu prenais la photo, j'allais chercher ... On ne parlera pas de ce que je devais aller chercher ici. MAAAAIS... on avait un accord. Une photo Austin, une putain de photo. Même ça tu arrives à oublier.

AUSTIN ARIES - CA VA CA ARRIVE A TOUT LE MONDE D'OUBLIER. Regarde tes parents, ils ont oubliés la capote quand ils t'ont fait. Ils doivent peut-être regretter mais ils t'aiment quand même.

JIMMY JACOBS – Ferme-là. Encore heureux que j'ai pensé à apporter ma propre photo !

AUSTIN ARIES - Ah ouais, tu ne me fais pas confiance c'est ça ?

JIMMY JACOBS - Oui.

AUSTIN ARIES – Ca se défend.

C'est ça l’honnêteté, bitches. Jacobs montre la photo aux parents.

DOLPH’S MOM - Oooooh qu'il est beau !

DOLPH’S DAD - Ooooooh qu'il est pédé !

DOLPH’S MOM - Hé, voyons !

DOLPH’S DAD - Mais tu crois que ça les choque les deux là, on a déja du les insulter beaucoup plus méchamment dans la rue. Vous me dégoutez je tiens à dire.

Le père de Dolph, un être charmant.

JIMMY JACOBS - Quand deux hommes trainent ensemble et s'apprécient de manière platonique c'est forcément etre homosexuel ?

AUSTIN ARIES - Bah bravo la mentalité hein.

JIMMY JACOBS - Attends attends, on peut exploiter ça. On va lui faire croire que son fils est un pédé. CA VA MARCHER CA !

DOLPH’S DAD - Euuuh... Vous etes au courant que j'ai tout entendu ou pas ?

C'est facheux ça.

AUSTIN ARIES - Donc vous avez compris que votre fils est un pédé. 'fin sera. 'fin ne sera pas si vous engrossez pas votre compagne. Putain, qu'est-ce que c'est dur de comprendre les voyages temporels.

DOLPH’S DAD - Je n'ai pas compris ça.

AUSTIN ARIES - Il est pas vraiment pédé. Le mec saute même toutes les gows du vestiaire de la SWP. Il voulait même se taper MsChif j'ai entendu.

DOLPH’S DAD - J'ai rien compris à ce que tu as dit mais mon fils ne sera pas un pédé, j'te le dis.

JIMMY JACOBS - Bon, on va faire autrement. Votre fils sera un catcheur professionnel. Il combattra en slip tous les soirs.

DOLPH’S MOM - C'est très bien les slips.

JIMMY JACOBS - Il sera plutôt bon dans ce qu'il fera mais à chaque fois qu'il aura l'occasion de devenir la grosse superstar qu'il est censé devenir, il va se rétamer comme une merde. Comme LeBron James en finale NBA. Et puis merde, c'est quoi cette tete blonde ? Il a une tronche à bouffer des culs bien poilus et dégueulasses le samedi soir au Fucking Blue Boy ouvert de 23h à 05h du matin, entrée gratuite avant minuit, 15€ après avec une conso offerte et un lap-dance.

DOLPH’S DAD - J'ai rien compris.

AUSTIN ARIES - Mais ferme-là, le vieux va encore dire qu'on est pédés !

JIMMY JACOBS - Ferme-là. Le pire, c'est que vous aurez un deuxième fils et il sera lui aussi un catcheur. Regardez la photo.

AUSTIN ARIES – Combien t'as de photos putain ?

DOLPH’S DAD - Encore un pédé ?

DOLPH’S MOM - Regarde, il est mignon et tout !

JIMMY JACOBS - Vous voulez vraiment d'une famille de catcheurs métrosexuels ? Hein ? HEIN ???

L'air menaçant de Jacobs est aussi crédible qu'Austin Aries.

DOLPH’S DAD - J'suis d'accord avec toi meme si je comprends pas tout ce que tu m'racontes. On va pas faire de deuxième fils, on aura qu'un fils catcheur. Et ce sera le premier, celui qu'on veut là maintenant. Putain t'as raison, parler de paradoxes temporels c'est pas facile !

AUSTIN ARIES - Votre fils prendra le pseudo de Dolph Ziggler. J'voulais pas le dire mais là, on a plus le choix. Dolph Ziggler quoi. DOLPH.

JIMMY JACOBS - N’empêche on change plusieurs lettres à Dolph Ziggler et ça fait Adolf Hitler.

AUSTIN ARIES - C'est vrai, c'est vrai ça !

DOLPH’S MOM – Mais c'est le prénom de son grand-père !

DOLPH’S DAD - Non mais il marque un point chéri. De Dolph à Adolf le pas peut être franchi rapidement. Le deuxième marmot il s'appelle comment ?

JIMMY JACOBS - Briley Pierce.

DOLPH’S DAD – C'est moche. Mais quitte à choisir, je partirai sur lui ouais.

AUSTIN ARIES - C'est ok pour vous, c'est donc ok pour madame puisqu'elle a pas son mot à dire. C'est parfait, merci monsieur, merci madame et ne procrée pas tout de suite !

DOLPH’S DAD - J'peux demander pourquoi tout ça quand meme ?

JIMMY JACOBS - Pour faire court, on est des catcheurs qui vont se battre contre votre fils en 2015. Donc on aimerait qu'il soit... absent. Et oui vous l'aurez compris on est remontés dans le temps avec une baignoire. On affronte aussi un gars avec une tronche de playmobil mais il fallait aller dans le Massachusetts et on a pas le temps ni l'envie d'aller dans ce coin de merde. Donc ne faites pas l'ami Adolph et les cochons seront bien gardés.

DOLPH’S DAD – Oh, le Massachusetts, ça me rappelle mes années de fac. Vous savez comment on appelait les jolies étudiantes là-bas ?

WAIT FOR IT.

DOLPH’S DAD – Des visiteurs ! Hahaha.

JIMMY JACOBS – Oh putain. On aurait peut-être mieux fait d’aller voir les parents de Cena. Je le trouve de plus en plus sympathique lui. Malgré son regard bovin.

AUSTIN ARIES – Pareil, mais t’imagines, si on avait fait ça, le monde aurait été privé de The Marine, 12 Rounds, Legendary… Oh putain, je crois qu’on a fait une connerie en venant ici. Je crois qu’il faut qu’on y aille Monsieur Dolph, merci pour le cacolac au fait.

DOLPH’S DAD - Parfait messieurs. Par contre vous avez 5 secondes pour filer sinon j'vous tabasse. Merci d'etre passé !

Vlan, la porte qui se ferme. Sourires sur leurs lèvres, Jimmy et Austin s’échangent un regard complice.

JIMMY JACOBS – Je crois…

AUSTIN ARIES – … qu’on a réussi. Rentrons à la maison.

JIMMY JACOBS – J’aimerais aller vérifier quelque chose avant !

Allez, bien entendu, une nouvelle fois je vous coupe toute la partie où Double J et Double A font de la marche en slip dans les rues de Cleveland. Et on reprend directement au moment où ils programment le Hot Teub Time Machine.

JIMMY JACOBS – Juillet… 10… 2015. GO !

AUSTIN ARIES – Attends mais, le 10… C’est…

Eh ouais Austin, t’as bien fait les connexions, le 10, c’est le moment où toi et JJ vous êtes censés affronter Dolph Ziggler et John Cena dans un Tag Team match !

Saitama Super Arena, 10 Juillet 2015.

MICK FOLEY – Euh, mesdames et messieurs, désolé de cette annonce un peu tardive… Mais nous avons un changement de programme. L’un des participants de ce match n’ayant jamais existé, nous sommes dans l’obligation de déclarer AUSTIN ARIES et JIMMY JACOBS vainqueurs ! Oui oui, moi aussi je suis un peu perturbé par ce que je viens d’annoncer, mais c’est comme ça.

Et voilà comme on réalise un plan machiavélique. Nos as de voyage dans le temps Double A et Double J sont parvenus à leurs fins, et sont prêts à repartir pour de nouvelles aventures riches en liquide permettant le voyage dans le temps !

Bonus Time !: